L'auteur propose des « histoires de soins », recueillies auprès de professionnels (infirmiers, sages-femmes, ergothérapeutes, secrétaires médicales…) qui, comme lui, ont vécu des moments forts et ont souhaité confier, souvent pour la première fois, certains de leurs souvenirs les plus marquants. Moments d’indicible peine ou de joie extrême, toujours chargés de beaucoup d’émotion.
Témoigner, donc, mais pour qui, pour quoi ? D’abord pour soi-même, pour se libérer du poids d’émotions trop longtemps retenues, prendre de la distance par rapport à son propre vécu, et pouvoir enfin «oublier», peut-être.
Mais aussi, témoigner pour les autres, pour la construction d’une «mémoire collective soignante», puisque, ailleurs, autrement…, c’est un peu la même réalité à laquelle chaque soignant, séparément, est confronté.
Enfin, témoigner de façon plus générale vers la société, pour que les soignants soient mieux connus et de fait, mieux reconnus.
C’est ainsi que les soignants – ceux qui témoignent mais aussi tous les autres – pourront passer progressivement du «droit individuel à l’oubli» au «devoir collectif de mémoire».