Une pratique infirmière de qualité peut se définir comme une pratique conforme aux exigences établies pour ce type de pratique en un lieu donné. S’il y a des exigences de nature formelle, en particulier réglementaires, scientifiques et techniques, il y a également des exigences « conceptuelles ». Ces dernières sont issues de la réflexion menée sur la pratique infirmière, les enjeux qui y sont associés, la visée éthique dans laquelle on souhaite l’inscrire, la dynamique que l’on décide de lui insuffler en vue de la voir se développer, de l’affiner, sans négliger l’indispensable complémentarité avec les autres professionnels ainsi que l’harmonie de ce qu’ensemble ils mettent en œuvre.

Si la démarche qualité nécessite de satisfaire à des exigences formelles, Walter Hesbeen montre ici toute l’ambition qui devrait également l’animer en vue d’une pratique quotidienne riche, humainement juste et, à ce titre, singulière, subtile, sensible et créative.

Pour l’auteur, il s’agit de prendre en compte deux composantes essentielles. La première est la volonté de faire exister le patient et ses proches en tant que sujets dans la relation de soin et d’agir sur tout ce qui favorise une telle volonté ou qui pourrait l’en empêcher. La seconde est la nécessité de déployer une véritable éthique de l’organisation afin de proposer tant aux professionnels qu’à la population des atmosphères apaisantes pour des pratiques performantes, mais aussi et surtout humainement pertinentes.

Agir pour la qualité du soin infirmier consiste ainsi non seulement à veiller à la conformité par rapport aux aspects formels, mais également à oser une ambition qui précise la perspective dans laquelle on veut inscrire la pratique infirmière et qui témoigne de la prise en compte de la dignité des personnes soignées. C’est parce que le souci de la dignité concerne chacun dans sa pratique du quotidien que cet ouvrage s’adresse à tous les professionnels et étudiants de la santé en recherche d’un soin de qualité.