La hanche

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OSTÉOLOGIE

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LA RÉGION COXO-FÉMORALE

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Fig. 2 et 3 Vue de la région de la hanche

Les structures osseuses accessibles à la palpation sont :

l’os coxal:

la crête iliaque,
l’épine iliaque antéro-supérieure,
l’épine iliaque antéro-inférieure,
le tubercule iliaque,
la grande échancrure innominée,
la crête pectinéale,
les branches craniales du corps du pubis,
la symphyse pubienne,
le corps du pubis,
le tubercule pubien,
l’épine iliaque postéro-supérieure,
la petite échancrure innominée,
l’épine iliaque postéro-inférieure,
l’épine ischiatique,
la petite incisure ischiatique,
la grande incisure ischiatique,
la tubérosité ischiatique,
le bord inférieur de l’os iliaque.

le fémur :

la tête fémorale,
le grand trochanter,
le petit trochanter.

L’os coxal

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Fig. 4 La crête iliaque

TA Il est possible de percevoir les changements de courbure de cette structure, qui sont triples :

une courbure antérieure concave en dedans;

une autre, postérieure, concave en dehors;

une courbure convexe vers le haut, dont le sommet est à peu près à égale distance des deux extrémités.

Sont également perceptibles ses variations d’épaisseur, laquelle est plus importante aux deux extrémités de la structure, et surtout au niveau du sommet de la courbure antérieure – c’est-à-dire au niveau du tubercule iliaque (fig. 5).

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Fig. 5 Le tubercule iliaque

Pour percevoir ces deux aspects de la crête iliaque, il suffit de la parcourir d’avant en arrière et d’arrière en avant à l’aide d’une prise pulpaire bidigitale, ou bien en la saisissant entre pouce et index. La crête elle-même doit être parcourue mais aussi sa lèvre latérale et sa lèvre médiale.

INSERTIONS

image Dans sa partie antérieure, elle donne insertion aux muscles oblique externe, oblique interne et transverse de l’abdomen, ainsi qu’au tenseur du fascia lata.

image Dans sa partie postérieure s’insèrent les muscles latissimus dorsi (grand dorsal), carré des lombes et sacro-lombal ou ilio-costal.

TA Placé au sommet de la courbure antérieure, il fait saillie vers la fosse iliaque latérale. Parcourir la crête iliaque d’avant en arrière entre pouce et index pour percevoir cet épaississement du bord supérieur de l’os.

Remarque: Sur la figure, la prise pulpaire est placée en regard de la structure recherchée. Elle est à son contact par l’intermédiaire de l’index.

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Fig. 6 L’épine iliaque antéro-supérieure

TA Elle est facile d’accès ; il suffit de repérer la partie la plus antérieure de la crête iliaque: c’est à cet endroit précis qu’elle se situe. Saisir ensuite cette structure entre pouce et index pour bien la matérialiser.

INSERTIONS

Sur la face latérale de cette structure s’insèrent le muscle tenseur du fascia lata et le muscle sartorius.

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Fig. 7 La grande échancrure innominée

TA Elle est partiellement accessible au-dessous de l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS).

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Fig. 8 L’épine iliaque antéro-inférieure

TA C’est une densité perçue sous les doigts à quatre travers de doigt environ de l’EIAS, à l’extrémité inférieure de la grande échancrure innominée. Elle est plus ou moins accessible selon la morphologie du sujet. Demander au sujet une antéversion du bassin pour faciliter la perception de cette structure.

INSERTION

Le muscle droit fémoral (le tendon direct).

CLINIQUE

Si cette structure vous « apparaît » exagérément saillante sous les doigts, il faut penser à une possible calcification du muscle droit fémoral (l’imagerie médicale confirmera).

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Fig. 9 La crête pectinéale et la surface pectinéale

La crête pectinéale limite en haut la branche supérieure du pubis.

TA L’approche la plus simple est de repérer préalablement l’épine du pubis, et de se diriger obliquement en dehors, en direction de l’EIAS.

Remarque: Attention au cordon spermatique pour les hommes et au ligament rond pour les femmes lorsque l’on procède à cette recherche.

INSERTIONS

Sur la crête pectinéale s’insère le plan superficiel du muscle pectiné et sur la surface pectinéale s’insère le plan profond de ce même muscle ainsi que le ligament pubo-fémoral.

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Fig. 10 Les branches craniales du corps du pubis

TA Le praticien positionne ses doigts, placés en « crochet », sur les branches craniales de chacun des corps du pubis, situées de part et d’autre de la symphyse pubienne.

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Fig. 11 Les branches craniales du corps du pubis: autre technique d’approche

TA Le praticien se place à la tête du sujet et positionne ses pouces sur les branches craniales de chacun des corps du pubis.

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Fig. 12 La symphyse pubienne

Rappel: c’est une amphiarthrose; les surfaces articulaires pubiennes sont réunies par un fibrocartilage constitué d’un ensemble de fibres en périphérie et d’une partie centrale gélatineuse.

TA La symphyse pubienne est perçue sous les doigts comme une dépression entre les deux os pubiens, correspondant au disque interpubien.

INSERTIONS

Les bords supérieurs et inférieurs de la symphyse sont renforcés par deux ligaments (supérieurs et inférieurs). En avant, un ligament antérieur, très épais, est renforcé par les aponévroses d’insertion des muscles grand droit, oblique externe et pyramidal de l’abdomen ainsi que par les tendons d’insertion du long adducteur et du gracile. En arrière la symphyse est renforcée par le ligament postérieur.

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Fig. 13 Le tubercule pubien

TA Les mains placées à plat au niveau du grand trochanter, les pouces se dirigent horizontalement vers l’intérieur, à la recherche à travers la région pubienne – mont du pubis chez la femme – d’une proéminence osseuse en forme d’épine : c’est le tubercule pubien. Il se situe à la partie la plus médiale de la branche horizontale du pubis, tout près de la symphyse pubienne et plus exactement à la jonction de la crête pectinéale et de la crête obturatrice.

Remarque: Le tubercule pubien surmonte le corps du pubis.

INSERTIONS

Sur ce tubercule s’insère le ligament inguinal et en dedans de lui les différents faisceaux des muscles abdominaux ainsi qu’une partie du muscle long adducteur.

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Fig. 14 Le corps du pubis (partie antérieure de la branche ischio-pubienne)

TA Le foramen obturé est limité en haut par la branche craniale du pubis, médialement et en avant par le corps du pubis (partie antérieure de la branche ischio-pubienne) ; en arrière par la tubérosité ischiatique et en bas par la branche ischio-pubienne.

À l’aide de son pouce le praticien vient se positionner sur la partie antérieure de la branche ischio-pubienne.

Remarque: Les deux corps du pubis s’unissent entre eux par la symphyse pubienne.

INSERTIONS

Sur la partie la plus antérieure s’insère le muscle long adducteur, en arrière de lui le muscle court adducteur, et près du bord inférieur le muscle gracile.

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Fig. 15 L’épine iliaque postéro-supérieure

TA Cette structure correspond globalement à la fossette plus ou moins visible chez tout individu ; elle se situe en regard de l’articulation sacro-iliaque.

On peut également la mettre en évidence en repérant la partie la plus postérieure de la crête iliaque et en la suivant jusqu’à sa jonction avec le bord postérieur de l’os coxal. Ce dernier se caractérise par une légère dépression qui n’est autre que la petite échancrure inominée.

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Fig. 16 La petite échancrure inominée et l’épine iliaque postéro-inférieure

La petite échancrure inominée

TA Située entre l’épine iliaque postéro-supérieure et l’épine iliaque postéro-inférieure, à deux travers de doigt environ de cette dernière, elle se recherche entre ces deux structures. Les mouvements d’antéversion et de rétroversion du bassin aident à la localiser.

L’épine iliaque postéro-inférieure

TA Elle répond à l’extrémité postérieure de la surface auriculaire. Une prise pulpaire bidigitale, placée à deux travers de doigt environ de l’épine iliaque postéro-supérieure, permet de la repérer. Elle sera mieux perçue si l’on demande au sujet d’effectuer une alternance de mouvements d’antéversion et de rétroversion du bassin.

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Fig. 17 L’épine iliaque postéro-inférieure en procubitus : autre technique d’approche

TA Il suffit de suivre le bord latéral du sacrum jusqu’à sa jonction avec l’os iliaque. C’est au niveau de cette jonction que nous percevrons l’épine iliaque postéro-inférieure.

Remarque: Juste au-dessus de cette structure se situe la petite échancrure innominée.

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Fig. 18 L’épine ischiatique et la petite incisure ischiatique

L’épine ischiatique

TA Le sujet est en décubitus latéral, la hanche est fléchie. Repérer préalablement la tubérosité ischiatique et la petite incisure ischiatique qui lui fait suite vers le haut, à l’aide d’une prise pulpaire bidigitale. Ceci étant fait, plaquer la prise contre la tubérosité ischiatique et la faire glisser dans la petite incisure ischiatique sans qu’elle se déplace sur la peau (ce qui revient à faire glisser la peau sur les tissus sous-jacents). L’épine ischiatique se situe à l’extrémité proximale de cette échancrure.

Remarque: Le muscle grand glutéal doit être relâché. C’est au niveau de cette structure que se réfléchit le muscle obturateur interne.

INSERTIONS

image Le jumeau supérieur, sur la face externe de l’épine ischiatique.

image Le ligament sacro-épineux sur l’apex de l’épine ischiatique.

La petite incisure ischiatique

TA La tubérosité ischiatique doit être préalablement repérée à l’aide d’une prise pulpaire bidigitale (voir fig. 22).

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Fig. 22 La tubérosité ischiatique

La dépression que l’on perçoit au-dessus d’elle, en direction du sacrum, est la petite incisure ischiatique. C’est à son niveau que se réfléchit le muscle obturateur interne.

Le muscle grand glutéal doit être relâché. Il est quelquefois préférable de placer la hanche beaucoup moins fléchie que sur la figure ci-dessus: cela permet une meilleure pénétration de la prise à travers la masse du muscle grand glutéal qui est, de ce fait, moins tendu.

Remarque: Cette structure est située entre l’épine ischiatique et la tubérosité ischiatique.

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Fig. 19 L’épine ischiatique et la petite incisure ischiatique en procubitus: autre technique d’approche

TA Après avoir repéré la partie la plus distale de la grande incisure ischiatique – comme indiqué à la fig. 21 – et en gardant la même prise, il suffit, sans perdre le contact avec la région et sans faire glisser ses doigts sur la peau, d’effectuer des mouvements de va-et-vient de haut en bas et de bas en haut pour percevoir une densité sous les doigts qui n’est autre que l’épine ischiatique. La petite incisure ischiatique est dans la continuité de la grande incisure ischiatique et de l’épine ischiatique. Il est également possible de l’aborder depuis la tubérosité ischiatique en se plaçant juste au-dessus du pôle supérieur de cette dernière structure.

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Fig. 21 La grande incisure ischiatique en procubitus : autre technique d’approche

Remarque: Sur la figure ci-contre, la technique d’approche est réalisée à l’aide d’une seule main.

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Fig. 20 La grande incisure ischiatique

TA Repérer préalablement l’épine iliaque postéro-inférieure à l’aide d’une prise pulpaire bidigitale. Prendre appui sur la fosse iliaque glutéale. La prise « plonge » en direction de la grande incisure ischiatique et du bord latéral du sacrum.

Remarque: Large et profonde, cette dernière structure est comprise entre l’épine iliaque postéro-inférieure et l’épine ischiatique. Elle se recherche à travers la masse musculaire du muscle grand glutéal.

Il ne faut pas perdre de vue que sa concavité est postérieure et que, à travers elle, passe le muscle piriforme et le nerf ischiatique. L’investigation se fera en conséquence.

TA Les doigts des deux mains du praticien, posés bien à plat dans la région fessière relâchée, cherchent à percevoir un bord tranchant rectiligne.

Remarque: Sur la figure ci-contre, la technique d’approche est réalisée à l’aide d’une seule main.

TA Ovalaire, à grosse extrémité postéro-supérieure, son extrémité inférieure, étroite, prolonge le bord inférieur de l’os coxal. Une mise en flexion de la hanche permet de la dégager du muscle grand glutéal. Il est aussi possible de la palper en décubitus ventral, au milieu du repère cutané que constitue le pli glutéal.

Remarque: C’est sur les tubérosités ischiatiques que nous nous asseyons le plus souvent.

INSERTIONS

image Le muscle jumeau inférieur s’insère sur le pôle supérieur de la tubérosité ischiatique – juste au-dessus et en dehors de l’insertion du ligament sacro-tubéral.

image Muscles ischio-jambiers (semi-membraneux, semi-tendineux, biceps fémoral).

image Muscle grand adducteur.

image Le ligament sacro-tubéral s’insère au bord médial de la tubérosité ischiatique.

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Fig. 23 La tubérosité ischiatique en procubitus: autre technique d’approche

TA Le praticien place son pouce au niveau du repère cutané que constitue le pli glutéal, pour être au contact de la tubérosité ischiatique où s’insèrent les muscles ischio-jambiers.

CLINIQUE

La bursite ischiatique: une palpation-pression sur cette structure réveillera une douleur exquise.

La tendinopathie des ischio-jambiers: la palpation-pression appliquée sur ces tendons réveillera une douleur et le testing de ces mêmes muscles peut être déficitaire et douloureux. L’étirement de ces muscles sera également douloureux.

La désinsertion des ischio-jambiers: elle est rarissime. La palpation retrouve une encoche sous les doigts en regard des tendons désinsérés et le testing de la flexion de genou sera fortement déficitaire.

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Fig. 24 Le bord inférieur de l’os coxal

TA Repérer la tubérosité ischiatique (fig. 22) et la partie la plus antérieure et médiale de la branche descendante du pubis.

Le bord inférieur de l’os iliaque comprend deux parties :

une partie antérieure, articulaire avec la surface articulaire de l’os controlatéral pour former la symphyse pubienne;

une partie postérieure rugueuse qui présente deux lèvres (interne et externe) et un interstice.

INSERTION

image Sur la lèvre externe: le muscle gracile.

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Fig. 25 Le bord inférieur de l’os coxal

TA Le praticien place sa main sur le corps musculaire du long adducteur, et suit le trajet de ce muscle en direction proximale jusqu’au contact avec le bord inférieur de l’os coxal (le contact est pris avec le bord radial de l’index du praticien, ou bien avec le pouce).

INSERTION

À la partie inférieure et antérieure de ce bord s’insère le muscle gracile.

Le fémur

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Fig. 26 et 27 Abord postérieur de la tête fémorale

TA Mobiliser la hanche en rotation médiale de manière à repousser la tête fémorale vers l’arrière. Elle est accessible à travers la masse musculaire du muscle grand glutéal entre le grand trochanter et la face latérale de l’os coxal.

Pour avoir une meilleure perception de la tête sous les doigts, procéder à plusieurs mouvements de mobilisation en rotation de hanche.

Remarque: La tête fémorale est creusée en son centre (un peu au-dessous et en arrière) d’une dépression: la fovea capitis. Cette fossette est rugueuse et perforée de très nombreux trous vasculaires.

INSERTION

C’est dans cette fossette que s’insère le ligament de la tête fémorale.

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Fig. 28 Abord antérieur de la tête fémorale

TA Le sujet est placé en décubitus latéral. Le thérapeute est derrière lui et stabilise avec sa hanche le bassin examiné (dans le plan antéro-postérieur).

La main proximale se place à la partie antéro-latérale de la hanche et place une prise pulpaire polydigitale à la partie antérieure de cette dernière.

À l’aide d’une prise en berceau, la main distale se plaque à la partie antéro-médiale de la cuisse concernée et amène lentement le membre inférieur en extension (le thérapeute bloque le bassin du sujet à l’aide de sa hanche).

La main proximale perçoit progressivement sous les doigts une densité qui n’est autre que la tête fémorale qui se projette en avant.

Remarque: Au cours de cette mobilisation, il sera possible de percevoir le pouls de l’artère fémorale, elle-même projetée en avant par la protrusion de la tête fémorale.

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Fig. 29 Abord du grand trochanter en décubitus latéral

TA En décubitus latéral, le grand trochanter fait naturellement saillie à la partie latérale de la hanche.

TA En décubitus dorsal, le membre inférieur en légère abduction, le grand trochanter est directement accessible dans la dépression cutanée créée par l’abduction de la hanche. Cette position permet également un relâchement optimal de la musculature environnante, ce qui rend beaucoup plus facile l’accès aux différentes parties du grand trochanter: le bord supérieur, le bord inférieur, le bord antérieur, le bord postérieur, la face latérale et la face médiale.

INSERTIONS

image Bord supérieur: le piriforme.

image Bord antérieur (ou face antérieure): le petit glutéal.

image Bord postérieur: carré fémoral.

image Face latérale: le moyen glutéal.

image Face médiale :

le muscle obturateur latéral dans la fosse trochantérique;
au-dessus et en avant de cette fosse: l’obturateur médial et les jumeaux.

image Le bord inférieur limite en bas la face latérale, et est encore appelé crête du vaste latéral car ce muscle s’insère à son niveau.

CLINIQUE

Concernant les bords supérieur, antérieur, postérieur, latéral et inférieur, si la palpation de l’un d’eux est douloureuse, il faut penser à une tendinopathie ou à une ténobursite du muscle s’insérant sur la structure concernée. De plus le testing du muscle en cause sera douloureux et/ou déficitaire. Il ne doit y avoir ni limitation ni douleur dans les mouvements passifs de l’articulation coxo-fémorale.

Le muscle s’insérant sur cette structure est le piriforme.

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Fig. 32 Le grand trochanter: bord antérieur

Le muscle s’insérant sur cette structure est le petit glutéal.

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Fig. 33 Le grand trochanter: face latérale

Le muscle s’insérant sur cette structure est le moyen glutéal.

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Fig. 34 Le grand trochanter: bord inférieur

Le muscle s’insérant sur cette structure est le vaste latéral.

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Fig. 35 Le grand trochanter: bord postérieur

Le muscle s’insérant sur cette structure est le carré fémoral.

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Fig. 36 Le petit trochanter, premier temps: mise en évidence du « hiatus » entre les muscles long adducteur (1) et gracile (2)

TA On voit apparaître sur la figure ci-contre en position postéro-médiale le muscle gracile (2) et le muscle long adducteur (1).

Le sujet est en décubitus dorsal; la hanche et le genou sont fléchis. Il faut résister à l’adduction horizontale. Cette technique a pour objectif de faire saillir les deux structures musculaires recherchées.

C’est entre ces 2 structures que l’on recherche le contact direct avec le petit trochanter.

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Fig. 37 Le petit trochanter, deuxième temps: prise de contact direct

TA La prise en berceau avec la partie dorsale de la main qui se plaque à la face médiale de la jambe permet d’antérioriser le petit trochanter à l’aide d’une rotation latérale de hanche. Le pouce de l’autre main se glisse dans la profondeur des structures molles entre les muscles long adducteur et gracile à la recherche d’une densité relativement sensible.

INSERTIONS

image Le muscle ilio-psoas – soit par l’intermédiaire d’un tendon commun, soit par deux tendons séparés par une bourse séreuse.

MYOLOGIE

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LA RÉGION INGUINO-FÉMORALE LATÉRALE

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Fig. 38 Vue antéro-médiale

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Fig. 39 Vue antéro-latérale

1. Muscle moyen glutéal

2. Muscle tenseur du fascia lata

3. Muscle droit fémoral

4. Muscle sartorius

De forme triangulaire, à sommet supérieur, cette région est délimitée par :

le sommet (proximal) constitué par l’épine iliaque antéro-supérieure,

la limite latérale constituée par le muscle tenseur du fascia lata,

la limite médiale constituée par le muscle sartorius,

le « plancher » de cet espace triangulaire, constitué par le muscle droit fémoral, dont l’extrémité proximale s’insinue entre les deux muscles précédemment cités.

Remarque: Les muscles délimitant cette région appartiennent topographiquement à la région de la cuisse.

ACTIONS DES MUSCLES DE LA RÉGION INGUINO-FÉMORALE LATÉRALE

Muscle tenseur du fascia lata :

Fléchisseur, abducteur et rotateur médial de la cuisse sur le bassin.
Extenseur de la jambe sur la cuisse, et rotateur latéral de la jambe sur la cuisse lorsque le genou est fléchi.
Il assure la stabilité transversale du genou en équilibre avec les muscles de la patte d’oie.

Muscle sartorius :

Fléchisseur, abducteur et rotateur latéral de la cuisse sur le bassin.
Fléchisseur et rotateur médial de la jambe sur la cuisse.
Stabilisateur du bassin dans le plan sagittal.
Antéverseur du bassin.
Stabilisateur latéral du genou avec les autres muscles de la patte d’oie (muscle semi-tendineux et muscle gracile).

Muscle droit fémoral :

Le muscle droit fémoral est extenseur du genou et fléchisseur de la hanche.
INNERVATIONS

Sartorius: nerf fémoral (L2, L3)

Quadriceps: nerf fémoral (L2, L3, L4)

TFL: nerf glutéal supérieur (L4, L5)

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Fig. 40 Le muscle tenseur du fascia lata

TA La résistance placée à la face antéro-médiale de la cuisse fléchie (non visible sur la photo) s’oppose à la flexion de la cuisse et fait saillir deux masses musculaires à la partie proximale de la cuisse. La plus latérale est celle du muscle tenseur du fascia lata. Cette masse musculaire est située entre l’épine iliaque antérosupérieure et le grand trochanter.

INSERTIONS

À ce niveau (proximal) le muscle s’insère sur la face latérale de l’EIAS et sur l’extrémité antérieure de la lèvre latérale de la crête iliaque.

1. TFL

2. Sartorius

3. Droit fémoral

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Fig. 41 Gros plan sur le sartorius

TA La démarche est identique à celle utilisée pour le muscle tenseur du fascia lata. Ce muscle correspond à la masse la plus médiale des deux masses musculaires faisant saillie à la partie proximale de la cuisse, suite à la résistance placée à la face antéro-médiale de la cuisse pour s’opposer à une flexion de la cuisse sur le bassin. L’épine iliaque antéro-supérieure est la structure osseuse de référence puisque le muscle recherché s’y insère.

Remarque: Le muscle sartorius constitue la limite médiale de la région inguinofémorale latérale. Il est aussi la limite latérale de la région inguino-fémorale médiale ou trigone fémoral.

INSERTIONS

À ce niveau (proximal), le muscle s’insère sur l’EIAS.

1. TFL

2. Sartorius

3. Droit fémoral

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Fig. 42 Gros plan sur le droit fémoral

TA C’est dans la dépression comprise entre le muscle tenseur du fascia lata latéralement, et le muscle sartorius, médialement, que l’on pourra rechercher la partie la plus proximale du muscle droit fémoral.

Même relâchée, l’extrémité proximale de ce muscle se perçoit très bien sous les doigts. On peut toutefois demander une succession de « contracter-relâcher » pour mieux percevoir les fibres musculaires concernées (l’action musculaire supplémentaire demandée est l’extension de genou) en dehors de la flexion de hanche déjà sollicitée.

À ce niveau (proximal), le muscle s’insère sur l’EIAI (tendon direct) et dans la fosse supra-acétabulaire (tendon réfléchi).

INSERTIONS

Ce muscle s’insère proximalement sur l’épine iliaque antéro-inférieure et dans la gouttière supra-acétabulaire, et distalement sur la base de la patella et la tubérosité antérieure du tibia.

1. TFL

2. Sartorius

3. Droit fémoral

LA RÉGION INGUINO-FÉMORALE MÉDIALE OU TRIGONE FÉMORAL

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Fig. 43 Vue médiale

1. Muscle sartorius

2. Muscle ilio-psoas

3. Muscle pectiné

4. Muscle long adducteur

5. Sommet du triangle de Scarpa, point de jonction entre le muscle sartorius et le muscle long adducteur

De forme triangulaire, à sommet inférieur, cette région appelée trigone fémoral est délimitée par :

la base (proximale), constituée par l’arcade crurale, structure tendue entre l’épine iliaque antéro-supérieure et le tubercule pubien,

la limite latérale, constituée par le muscle sartorius,

la limite médiale, constituée par le muscle long adducteur,

le sommet (distal), constitué par la jonction entre le muscle sartorius et le muscle long adducteur,

le « plancher », constitué médialement par le muscle pectiné et latéralement par le muscle ilio-psoas. L’ensemble de cette masse musculaire constitue une gouttière concave en avant où chemine le paquet vasculo-nerveux destiné au membre inférieur.

Remarque: Les muscles sartorius, long adducteur et pectiné appartiennent à la région de la cuisse.

ACTIONS DES MUSCLES DE LA RÉGION INGUINO-FÉMORALE MÉDIALE

Actions du muscle sartorius :

Fléchisseur, abducteur et rotateur latéral de la cuisse sur le bassin.
Fléchisseur et rotateur médial de la jambe sur la cuisse.
Stabilisateur du bassin dans le plan sagittal.
Antéverseur du bassin.
Stabilisateur latéral du genou avec les autres muscles de la patte d’oie (muscle semi-tendineux et muscle gracile).

Actions du muscle ilio-psoas :

lorsque le point fixe est au niveau du tronc :
flexion de la cuisse sur le bassin avec une légère composante en rotation latérale;
légère composante d’adduction.
lorsque le point fixe est au niveau du fémur :
pour l’iliaque: flexion et antéversion du bassin.
pour le psoas: flexion, inclinaison homolatérale et rotation controlatérale du rachis lombal.

Actions des muscles adducteurs (pectiné et long adducteur)

Adduction de la cuisse sur le bassin.
Rotation latérale de la cuisse sur le bassin – mise à part la portion interne (ou faisceau inférieur, ou encore faisceau vertical du grand adducteur), qui participe à la rotation médiale.
À l’exception du faisceau vertical, tous ces muscles participent à la flexion de la cuisse sur le bassin et, à partir d’un certain degré de flexion (45°), peuvent devenir extenseurs.
Stabilisateurs du bassin, en équilibre avec les abducteurs.

Actions du muscle gracile :

Fléchisseur et rotateur médial de la jambe sur la cuisse.
Adducteur et rotateur médial de la cuisse sur le bassin.
INNERVATIONS

Sartorius: nerf fémoral (L1, L2, L3)

Psoas: plexus lombaire (L1, L2, L3)

Iliaque: nerf fémoral (L2, L3, L4)

Pectiné: nerf fémoral + nerf obturateur (L2, L3, L4)

Long adducteur: nerf fémoral + nerf obturateur (L2, L3, L4)

Gracile: nerf obturateur (L2, L3, L4)

Iliaque: nerf fémoral (L2, L3, L4)

Psoas: rameaux ventraux des nerfs lombaux (L1, L2, L3)

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Fig. 44 Le muscle long adducteur

TA La hanche et le genou étant fléchis, le membre inférieur à examiner est amené en abduction à l’aide d’une prise en berceau. Demander au sujet une adduction et résister à ce mouvement afin de faire saillir le muscle long adducteur, dont le relief apparaît à la partie supéro-médiale de la cuisse.

INSERTIONS

Voir fig. 31 (région La cuisse).

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Fig. 31 Le grand trochanter : bord supérieur

CLINIQUE

Face à un testing diminué et douloureux, il faut penser à une atteinte traumatique musculaire. Le testing des différents muscles adducteurs est global. C’est la palpation spécifique et douloureuse de chacun de ces muscles qui localisera le muscle atteint.

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Fig. 45 Muscle long adducteur: autre technique d’approche

TA La résistance du praticien se fait à l’aide de son avant-bras droit. Il se saisit du corps musculaire du long adducteur à l’aide de ses deux mains.

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Fig. 46 Le muscle pectiné

TA Il se recherche en dehors du muscle long adducteur dans la dépression qui lui fait suite.

Il constitue la partie médiale du « plancher » du triangle de Scarpa. Sur la figure ci-contre, le muscle sartorius apparaît entre l’index et le majeur de la main gauche du thérapeute (main qui résiste à la flexion et à l’adduction de hanche). L’autre main désigne la structure recherchée.

INSERTIONS

Voir fig. 30 (région La cuisse).

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Fig. 30 Abord du grand trochanter en décubitus dorsal

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Fig. 47 Muscle pectiné: autre technique d’approche

TA La main du thérapeute est située dans une dépression qui correspond au muscle recherché, située entre le muscle long adducteur et le muscle sartorius.

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Fig. 48 Le muscle ilio-psoas

TA La prise doit être placée en dedans du trajet proximal du muscle sartorius près de son insertion sur l’épine iliaque antéro-supérieure. Le muscle ilio-psoas est accessible à ce niveau parce qu’il se réfléchit sur la surface ilio-pectinéale, recouvrant, au-delà de cette réflexion, la face antérieure de l’articulation coxo-fémorale. Il est bordé médialement par le muscle pectiné. La mise en tension musculaire, par opposition à la flexion de hanche à l’aide de la main distale, permet de percevoir sous les doigts la contraction des fibres musculaires à leur passage au niveau de l’éminence iliopectinée.

Remarque: Cette région est sensible; il faut donc l’aborder avec précaution.

CLINIQUE

La bursite

La palpation doit être faite médialement par rapport au sartorius. En cas de bursite, outre la douleur exacerbée par la palpation, on peut retrouver une tuméfaction sous les doigts. Le testing (flexion de hanche contre résistance) peut être déficitaire et douloureux.

INSERTIONS

image Le muscle psoas s’insère :

sur les disques intervertébraux de T12 à L5 ;
sur les parties latérales et attenantes des corps vertébraux de T12 à L5 ;
sur des arcades tendineuses situées sur les faces latérales des corps vertébraux, tendues du bord supérieur au bord inférieur de ces mêmes corps vertébraux ; ces arcades limitent avec la vertèbre correspondante un orifice dans lequel cheminent les vaisseaux lombaires et les rameaux communicants du nerf sympathique ;
sur la face antérieure des processus transverses des vertèbres lombales;
il se termine sur le sommet du petit trochanter.

image Le muscle iliaque s’insère :

sur la plus grande partie de la fosse iliaque médiale ;
sur la lèvre médiale de la crête iliaque ;
sur le ligament ilio-lombal et la base du sacrum, en arrière.

image Les muscles iliaque et psoas se terminent sur le petit trochanter par l’intermédiaire d’un tendon commun, ou bien par deux tendons – qui dans ce cas seront séparés par une insertion bourse séreuse.

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Fig. 49 Le muscle ilio-psoas dans sa partie proximale, premier temps : recherche des points de repère

TA Une résistance placée sur le front du sujet fait saillir la sangle abdominale et donc le bord latéral du muscle droit de l’abdomen. Le pouce se place sur le nombril, le majeur sur l’épine iliaque antéro-supérieure. L’index se positionne au milieu de cette ligne, au bord latéral du muscle droit de l’abdomen.

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Fig. 50 Le muscle ilio-psoas dans sa partie proximale, deuxième temps

TA Le point spécifique au bord latéral du muscle droit de l’abdomen, précédemment repéré (fig. ci-dessus), est le point optimal pour aborder le muscle ilio-psoas.

Ce repérage effectué, la tête du sujet doit reposer sur un coussin pour relâcher la sangle abdominale. Le thérapeute peut changer de position et venir se placer à hauteur de la hanche du sujet pour poursuivre son investigation. Il est indispensable de « pénétrer » la sangle abdominale avec précaution et par étapes de manière à surmonter les réactions de défense de la paroi qui ne manqueront pas de se produire.

Une mise en tension musculaire, par l’intermédiaire d’une flexion active de hanche, renforce la perception que l’on a de la masse musculaire recherchée.

Remarque : La prise figurée ci-contre désigne le « point d’entrée » dans la sangle abdominale et non la technique de palpation.

LA RÉGION GLUTÉALE

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Fig. 51 Vue postéro-latérale

1. Limite supérieure : crête iliaque

2. Limite inférieure : pli glutéal

3. Limite médiale : crête iliaque et coccyx qui lui fait suite

4. Limite latérale : c’est une ligne fictive verticale qui descend depuis l’épine iliaque antéro-supérieure jusqu’au grand trochanter rejoignant ainsi la partie la plus latérale du pli glutéal ou son prolongement.

Remarque : Cette ligne fictive est remarquable dans la mesure où elle se superpose plus ou moins avec le bord postérieur du muscle tenseur du fascia lata

5. Pli glutéal

6. Muscle grand glutéal

Plan superficiel

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Fig. 52 Le muscle grand glutéal, vue postéro-latérale

1. Muscle grand glutéal

2. Pli glutéal

Le plan superficiel de la région glutéale est représenté par un seul muscle : le muscle grand glutéal.

ACTIONS

Extenseur de la cuisse sur le bassin.

Rotateur latéral de la cuisse sur le bassin.

Stabilisateur du bassin dans le plan sagittal.

Rétroverseur du bassin.

INNERVATION

Nerf glutéal inférieur (L5, S1, S2)

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Fig. 53 Muscle grand glutéal

TA Le geste technique présenté ici a pour objectif de visualiser le muscle grand glutéal.

La crête iliaque, le grand trochanter, la tubérosité ischiatique, sont les points de repère osseux essentiels qui encadrent la région glutéale. Le pli glutéal, qui a un trajet pratiquement horizontal, correspond approximativement au bord inférieur de ce muscle, lequel a une direction oblique en bas et médialement.

Il est demandé au sujet de décoller la partie antérieure de la cuisse du plan de la table, tout en gardant le genou fléchi et sans qu’il y ait de compensation au niveau de la région lombaire.

La résistance placée à la partie postéro-inférieure de la cuisse permet d’éviter de solliciter une articulation intermédiaire (dans le cas présent, le genou), de faire saillir la masse musculaire et d’apprécier la qualité de la contraction par comparaison avec le muscle contro-latéral.

Remarque : Le genou placé en position fléchie permet, en « raccourcissant » les muscles ischio-jambiers, de privilégier l’activité spécifique du muscle grand glutéal, dans cette action particulière qu’est ici l’extension de hanche.

Plan moyen

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Fig. 54 Vue antéro-latérale de la hanche

1. Muscle moyen glutéal

2. Muscle tenseur du fascia lata

3. Muscle droit fémoral

4. Muscle sartorius

Le plan moyen de la région glutéale est représenté par un seul muscle : le muscle moyen glutéal.

ACTIONS DU MUSCLE MOYEN GLUTÉAL

Lorsque le point fixe est au niveau du bassin :

Abducteur de la cuisse sur le bassin.
Fléchisseur et rotateur médial de la cuisse sur le bassin par ses fibres antérieures.
Extenseur et rotateur latéral de la cuisse sur le bassin par ses fibres postérieures.

Lorsque le point fixe est au niveau du fémur : stabilisateur du bassin dans le plan frontal.

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Fig. 55 Muscle moyen glutéal

TA Les points de repère osseux essentiels sont la partie antérieure de la crête iliaque et le bord supérieur du grand trochanter.

Demander au sujet d’effectuer une abduction contre résistance avec un membre inférieur positionné en légère extension de hanche ; le corps musculaire se tend entre les doigts.

En maintenant la position d’abduction et de flexion de hanche, demander au sujet d’effectuer des rotations médiales de hanche successives à un rythme rapide. Ne pas oublier que le muscle tenseur du fascia lata est situé plus bas et plus en avant que le muscle moyen glutéal.

Remarque : La main qui résiste se positionne à la partie inférieure et latérale de la cuisse, au-dessus du genou (pour éviter de solliciter une articulation intermédiaire ; dans le cas présent, le genou). Le corps musculaire visible sur la figure ci-contre (1) est celui du muscle moyen glutéal. Le corps musculaire de ce muscle est situé en arrière et en haut par rapport au muscle tenseur du fascia lata.

INSERTIONS

image Ce muscle s’insère sur la fosse iliaque latérale – entre la crête iliaque et les lignes glutéales antérieure et postérieure – et sur la lèvre latérale de la crête iliaque.

image Il se termine sur la face latérale du grand trochanter.

INNERVATION

Nerf glutéal supérieur (L5, S1)

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Fig. 56 Le muscle moyen glutéal et le muscle tenseur du fascia lata

TA Bien faire la distinction entre le moyen glutéal (1) et le TFL (2).

Plan profond

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Fig. 57 Vue postéro-latérale de la hanche

Le plan profond de la région glutéale comprend :

le muscle petit glutéal,

les muscles pelvi-trochantériens :

le muscle piriforme,
les muscles jumeaux inférieur et supérieur,
le muscle obturateur interne,
le muscle carré fémoral,
le muscle obturateur externe.

Remarque : Le muscle petit glutéal est recouvert par le corps musculaire du muscle moyen glutéal.

L’approche des autres muscles du plan profond n’est possible qu’à travers le muscle grand glutéal.

ACTIONS

Actions du muscle petit glutéal :

Rotateur médial de la cuisse sur le bassin.
Abducteur de la cuisse sur le bassin.
Stabilisateur du bassin dans le plan frontal.
Participe à la flexion de la cuisse sur le bassin.

Actions des muscles pelvi-trochantériens :

Ils sont tous rotateurs latéraux de la hanche.
Le piriforme est abducteur et stabilisateur de la hanche lorsque le point fixe est au niveau du fémur.
Le carré fémoral est adducteur.

Remarque : Les pelvi-trochantériens sont rotateurs latéraux lorsque la hanche est en extension. Ils sont abducteurs horizontaux lorsque la hanche est en flexion.

INNERVATIONS

Petit glutéal : nerf glutéal supérieur (L4, L5, S1)

Jumeau inférieur et carré fémoral : nerf du jumeau inférieur + nerf du carré fémoral (L4, L5, S1)

Obturateur externe : nerf obturateur (L3, L4, L5)

Piriforme : nerf du piriforme (L5, S1, S2)

Obturateur interne et jumeau supérieur: nerf de l’obturateur interne et du jumeau supérieur (L5, S1, S2)

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Fig. 58 Le muscle petit glutéal

TA La main proximale (celle qui palpe) se place entre le bord supérieur du grand trochanter et la partie la plus antérieure de la crête iliaque.

Placée ainsi, la main encadre, entre le pouce et les autres doigts, le muscle tenseur du fascia lata. La main distale empaume la partie médiale du genou et à l’aide d’une prise en berceau, le thérapeute soutient l’ensemble du segment fémoral.

À partir de cette position de départ (hanche et genou fléchis à 90°), il est demandé au sujet une rotation médiale de hanche. Concrètement, cela signifie que le segment jambier du sujet va se porter vers le « haut ». Une masse musculaire indifférenciée se mobilise sous les doigts : elle correspond au muscle tenseur du fascia lata. Les muscles petit glutéal et moyen glutéal sont en arrière et au-dessus de ce corps musculaire.

Remarque : L’accès direct de ce muscle n’est pas possible car il est recouvert par les fibres antérieures du muscle moyen glutéal, fibres qui ont la même action que le muscle petit glutéal.

INSERTIONS

image Ce muscle s’insère sur la fosse iliaque externe, en avant et en bas de la ligne courbe semi-circulaire antérieure.

image Il et se termine sur le bord antérieur du grand trochanter.

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Fig. 59 Autre technique d’approche

TA Le sujet est en décubitus contralatéral, hanche et genou fléchis. L’une des mains du thérapeute placée à la partie distale de la face latérale du segment jambier (pour s’opposer à la rotation médiale de la hanche). L’autre main capte la contraction du petit glutéal à travers la masse musculaire du moyen glutéal.

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Fig. 60 Le muscle piriforme

INSERTIONS

image Proximalement ce muscle s’insère sur la face antérieure des deuxième et troisième vertèbres sacrales.

image Distalement il adhère au muscle jumeau supérieur et s’attache sur le bord supérieur du grand trochanter.

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Fig. 61 Le muscle piriforme

TA Le muscle piriforme est palpé dans la région glutéale. Pour bien situer la direction de ce muscle placé en profondeur sous la masse glutéale, il faut avoir présent à l’esprit les deux repères osseux suivants : le bord supérieur du grand trochanter et le bord latéral du sacrum. Le muscle piriforme est tendu entre ces deux structures.

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Fig. 62 Piriforme relâché

Le sujet est placé en procubitus. Palper transversalement le piriforme, juste en dehors du bord latéral du sacrum, la main du praticien étant positionnée vers le bord supérieur du grand trochanter.

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Fig. 63 Le muscle obturateur interne

TA Une prise pulpaire bidigitale au niveau de la petite incisure ischiatique permet d’être au contact du muscle obturateur interne. C’est au niveau de cette structure osseuse que le muscle se réfléchit.

INSERTIONS

Ce muscle s’insère sur l’os iliaque sur la face médiale de la membrane obturatrice, sur la face médiale de la branche ischio-pubienne – au-dessous de l’insertion de la membrane obturatrice –, et sur la face médiale de l’os iliaque comprise entre le foramen obturé et la ligne arquée. Il se termine avec les deux jumeaux en avant et au-dessus de la fosse trochantérique (ou digitale) où s’insère le muscle obturateur externe.

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Fig. 64 Les muscles jumeaux inférieur et supérieur et le muscle obturateur interne

TA Les deux mains du praticien se plaquent à l’aide d’une prise puissante au niveau de la petite incisure ischiatique. À partir de ce point de repère, la prise du praticien peut se déplacer en direction du grand trochanter pour être au contact des muscles concernés (les muscles jumeaux accompagnent le muscle obturateur interne jusqu’à son insertion fémorale).

INSERTIONS

image Le muscle jumeau supérieur s’insère sur la face latérale de l’épine ischiatique.

image Le muscle jumeau inférieur s’insère sur le pôle supérieur de la tubérosité ischiatique.

image Ces deux muscles se terminent sur le tendon du muscle obturateur interne et s’insèrent avec lui sur la face médiale du grand trochanter.

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Fig. 65 Les muscles jumeaux inférieur et supérieur et le muscle obturateur interne

TA Sur la figure ci-contre, la prise du praticien s’est déplacée dans la région glutéale à la recherche de la contraction des muscles concernés. La mise en tension de ces muscles est assurée par une résistance placée à la face latérale du genou: l’action demandée au sujet est une abduction horizontale en flexion de hanche.

Remarque: ces trois muscles sont placés caudalement (au-dessous) par rapport au muscle piriforme.

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Fig. 66 Le muscle carré fémoral

TA C’est un muscle dont l’investigation directe n’est pas possible car il est placé sous le muscle grand glutéal.

Les points de repère osseux essentiels sont la tubérosité ischiatique médialement et le grand trochanter latéralement.

Le point de repère musculaire essentiel est le bord inférieur du muscle grand glutéal.

Le sujet étant placé en décubitus latéral, hanche légèrement fléchie, résister à la rotation latérale et à l’abduction de hanche en appliquant une résistance à la face latérale du genou. Le corps musculaire du muscle recherché se tend sous les doigts à travers la masse musculaire du muscle grand glutéal, qui doit être parfaitement relâché; près de sa limite inférieure et entre les repères osseux remarquables précédemment décrits.

La palpation est difficile chez le sujet normal.

INSERTIONS

Le muscle carré fémoral s’insère, en dedans, sur la face externe de la tubérosité ischiatique, et se termine, en dehors, sur la face postérieure du grand trochanter en dehors de la crête intertrochantérique.

INNERVATION

Nerf du muscle carré fémoral (L5, S1)

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Fig. 67 Le muscle obturateur externe

TA La hanche et le genou sont fléchis à 90°. Le pouce de la main qui palpe se place entre les muscles long adducteur et gracile. Le membre supérieur droit du thérapeute s’oppose à la rotation latérale de hanche qui est demandée au sujet sous forme de « contracter-relâcher ». Cette action musculaire met en tension le muscle concerné qui est alors perçu sous le pouce. L’autre main participe à une prise de soutien.

INSERTIONS

image Le muscle obturateur externe s’insère sur l’os coxal sur la face latérale du pourtour osseux du foramen obturé et de la membrane obturatrice, et sur le bord supérieur de la branche ischio-pubienne.

image Il se termine par un tendon dans la fossette trochantérique (ou digitale) de la face médiale du grand trochanter.

NERFS ET VAISSEAUX

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LA RÉGION INGUINALE MÉDIALE

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Fig. 68 Vue médiale de la cuisse

1. Muscle sartorius

2. Nerf fémoral

3. Artère fémorale

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Fig. 69 L’artère fémorale

TA Placer une prise bidigitale le long de l’artère en la comprimant légèrement, au milieu d’une ligne fictive tendue entre l’épine iliaque antéro-supérieure et le tubercule pubien. Les pulsations de l’artère sont mieux perçues si la hanche est en position neutre, voire en légère extension.

Remarque : Au voisinage de l’artère (côté médial), on perçoit superficiellement de petits corps plus ou moins arrondis sous les doigts : ce sont les ganglions lymphatiques inguinaux superficiels.

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Fig. 70 Le nerf fémoral, premier temps

TA Ce nerf est un nerf mixte qui provient des racines L2, L3 et L4. Comme pour la recherche du pouls fémoral (fig. ci-dessus), il faut dans un premier temps placer une prise pulpaire bidigitale au milieu d’une ligne fictive tendue entre l’épine iliaque antérosupérieure et le tubercule pubien.

Étirement du nerf : sujet en procubitus, amener progressivement et passivement une extension de cuisse sur le bassin (le genou étant fléchi), l’autre main du praticien étant placée sur le sacrum pour stabiliser le bassin.

Remarque : Le membre inférieur du sujet peut être placé en position neutre par rapport à la flexion-extension de hanche – c’est-à-dire posé sur la table, et non en flexion de hanche et de genou comme sur la figure ci-contre.

CLINIQUE

Atteinte du nerf fémoral

Le dermatome de ce nerf intéresse la face antéro-médiale de la cuisse et du genou ainsi que la partie médiale de la jambe et le bord médial du pied (hallux excepté).

Le myotome intéresse les muscles ilio-psoas, sartorius, pectiné et quadriceps.

Un trouble de la sensibilité sur le dermatome et/ou un testing déficitaire d’un ou plusieurs muscles du myotome traduira une atteinte de ce nerf. Un réflexe patellaire diminué confirmera cette atteinte.

Étiologie : par exemple le cyclisme (position prolongée en flexion du tronc) ou la prothèse de hanche.

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Fig. 71 Le nerf fémoral, deuxième temps

TA Dans un deuxième temps, il suffit de déplacer la prise d’un travers de doigt latéralement, en direction du muscle sartorius pour se placer sur la structure recherchée. Il faut l’aborder prudemment à l’aide d’une prise pulpaire « en griffe », comme sur la figure et avec la précaution qui s’impose pour ce type de structure. Le nerf est perçu sous les doigts comme un cordon cylindrique plein.

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Fig. 72 Le nerf cutané latéral de la cuisse

TA Ce nerf est un nerf sensitif qui provient des racines L2 et L3. Il sort ensuite de la cavité abdominale en passant au-dessous du ligament inguinal et en dedans du muscle sartorius. Il croise ensuite ce muscle vers le dehors au niveau de la grande échancrure innominée (espace compris entre les deux épines iliaques antérieures : EIAS et EIAI). Pour la palpation, il faut mettre le muscle sartorius (1) en tension en résistant à la flexion de hanche du sujet et faire rouler sous les doigts le nerf (2) qui croise la face antérieure de ce muscle et se distribue ensuite à la région fessière à la face postérieure de la cuisse et à la face antéro-latérale de la cuisse jusqu’au genou.

CLINIQUE

Atteinte du nerf cutané latéral de la cuisse

Dermatome : le territoire de ce nerf intéresse la face antéro-latérale de la cuisse, de l’EIAS jusqu’à la partie supéro-latérale de la patella.

L’anamnèse recherchera des troubles de la sensibilité (hypo ou hypersensibilité, fourmillements, etc.), vêtements difficiles à supporter voire une irradiation atypique (cuisse, fesse, scrotum ou grande lèvre).

Rechercher l’étirement du nerf, sujet en décubitus controlatéral : amener le membre inférieur concerné en extension et en adduction postérieure (praticien placé derrière le sujet).

La palpation cherchera à réveiller les troubles paresthésiques en exerçant une pression au-dessous et en dedans de l’EIAS.

Étiologie :

les traumatismes directs de l’EIAS (foot, rugby) ;

la compression du nerf par une ceinture ;

une hypertonie des abdominaux ;

une obésité gynoïde : l’excès de graisse comprimant le nerf.

LA RÉGION GLUTÉALE

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Fig. 73 Le nerf ischiatique dans la région glutéale

1. Tubérosité ischiatique

2. Grand trochanter

3. Nerf ischiatique

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Fig. 74 Repérage du nerf ischiatique, premier temps : recherche de la tubérosité ischiatique

Le nerf ischiatique est un nerf mixte qui provient des racines L4, L5, S1 et S2. Il quitte le bassin par la grande incisure ischiatique, et passe entre le bord inférieur du muscle piriforme et le bord supérieur du ligament sacro-épineux.

« Plaqué » contre l’épine ischiatique, il est en rapport en arrière avec le nerf glutéal inférieur.

Les 4 zones où ce nerf est vulnérable (et où il faudra rechercher une palpation-pression douloureuse) sont :

le passage dans l’échancrure ischiatique ;

lorsqu’il passe au-dessous du piriforme ;

lorsqu’il passe près de la tubérosité ischiatique ;

au-dessous de la fesse, entre le grand glutéal et le chef long du biceps fémoral.

TA Dans cette position, hanche fléchie, la tubérosité ischiatique est normalement dégagée du muscle grand glutéal. Une prise pulpaire bidigitale (majeur – annulaire) doit s’y positionner.

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Fig. 75 Repérage du nerf ischiatique, deuxième temps : recherche du grand trochanter

TA Tout en maintenant la prise précédente, le pouce se place sur le grand trochanter.

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Fig. 76 Repérage du nerf ischiatique, troisième temps

TA Imaginer une ligne fictive tendue entre les deux structures osseuses, repérées.

Placer l’index approximativement au milieu : c’est là que se situe le nerf ischiatique.

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Fig. 77 Le nerf ischiatique, quatrième temps

TA À ce niveau, le nerf a un diamètre d’environ un travers de doigt. Il doit être abordé transversalement et avec précaution à l’aide d’une prise pulpaire bidigitale.

Remarque : Le nerf n’est accessible que si la morphologie du sujet le permet et à travers un muscle grand glutéal parfaitement relâché. Dans ce cas, c’est un cordon cylindrique plein qui est perçu sous les doigts.

CLINIQUE

Atteinte du nerf ischiatique

Dermatome : partie postérieure de la cuisse. Investiguer cette région à l’aide d’une palpation-pression pour réveiller d’éventuels troubles paresthésiques.

Myotome : les muscles semi-tendineux, semi-membraneux, le faisceau vertical (ou postérieur) du grand adducteur, le biceps fémoral.

Un testing déficitaire de l’un ou de la totalité de ces muscles devient « parlant ». Ne pas oublier de procéder à un étirement du nerf : effectuer une flexion passive de la hanche. Une extension du genou (sujet en décubitus) déclenche une douleur vive à la face postérieure de la cuisse.